Être seul, à deux…

C’est ironique de penser que l’on puisse être seul à deux, en couple ou entourés de copains, mais c’est malheureusement beaucoup plus fréquent qu’on pourrait le croire. Se sentir seul, alors que nous sommes en couple, peut être source d’une grande souffrance intérieure. On peut se sentir moche, sans intérêt, sans importance, inconsidéré, incompris, pas respecté ou ni même aimé.

J’ai passé deux ans à vivre avec un copain et j’ai souffert de solitude la dernière année. J’avais déjà vécu auparavant un épisode de « Je suis tout le temps toute seule, personne ne s’intéresse à moi, je déprime et je m’ennuie, est-ce que je vais toujours rester seule? » lorsque je vivais seule en appartement. 

Après l’avoir rencontré (dans une phase de désespoir je l’avoue, donc le choix était biaisé… même si c’était une bonne personne), après cette période du « tout nouveau tout beau », est venu le temps où la réalité m’a frappée. Je me suis demandée : « Mais pourquoi maudine la solitude vient m’embêter encore une fois alors que je suis en couple? »

Après réflexions, j’ai réalisé que nous vivions plus comme des co-loc. que comme des amoureux qui partagent leur vie. Il avait ses activités et ne s’intéressait pas aux miennes. Il avait ses amis, mais ne s’intéressait pas aux miennes. Je lui proposais des activités, mais c’était les siennes qu’on faisait toujours. Je lui parlais de mon travail, mais il n’était pas intéressé à entendre mes histoires de police.

Que ce soit avec un conjoint ou en présence d’amis, on peut se sentir très seul lorsque l’on ne se sent pas compris, écouté, soutenu ni être l’objet d’attention. En fait, c’est souvent le résultat d’attentes non comblées, de demandes non entendues qui causent cette frustration, ce sentiment de manque, ce vide qui se crée en nous et qui nous mène au sentiment de solitude.

Parfois, on peut même aller jusqu’à renoncer à ses valeurs pour ne pas se retrouver seul et au final, on se perd de vue, on s’oublie, on néglige ses besoins et cela nous cause à nouveau un sentiment de solitude, mais avec soi-même cette fois-ci… Puisque l’on ne se reconnait plus soi-même, que l’on ne s’aime plus, que l’on s’est négligé dans la relation, alors comment espérer être bien et heureux avec l’autre si on ne l’est pas avec soi?

Le contraire peut aussi se produire. On peut faire des progrès dans le chemin du développement personnel alors que l’autre ne nous a pas suivi chemin faisant. On peut avoir gagné en indépendance, voir ses valeurs, ses besoins, ses perspectives et ses opinions évoluer au fil du temps qui fait en sorte qu’on ne se sente plus épanoui plus au sein du couple qui lui n’a pas évolué.

Si on décide de poursuivre sur ce chemin parallèle à celui de son partenaire et ce, pour toutes sortes de raisons, comme la peur ou l’insécurité financière par exemple, alors que nous ne sommes plus à la même place dans nos vies, il est fort possible que ce sera davantage la solitude qui partagera notre route que notre conjoint…

Les attentes envers l’autre ne sont pas toujours conscientes non plus. Elles peuvent aussi s’agir de vieilles blessures que l’on traine depuis notre enfance. Si par exemple, une jeune fille a toujours recherché l’attention et l’approbation de son père plus jeune pour se sentir valorisée, il est possible qu’elle reproduise la même situation à l’égard de son copain. Et si ce dernier ne répond pas à ses attentes d’obtenir de l’attention et une valorisation, cela pourrait générer un sentiment d’isolement, de rejet chez elle et se sentir seule en couple. (Mais est-ce vraiment de la responsabilité du copain de guérir les blessures de sa partenaire ??? ).

Pour se sortir de cette solitude de couple, il faut souvent faire une introspection et travailler sur deux fronts. Le premier pour restaurer le lien entre les conjoints, la communication, la complicité et le lien d’amour dans la relation.

Mais il y a aussi du travail à faire sur soi-même pour se retrouver, apprendre à s’aimer, à se respecter et augmenter son estime de soi. Il y a donc quelques questions importantes à se poser :

– Est-ce que j’ai choisi la personne pour les bonnes raisons?

– Est-ce que je reste encore avec cette personne-là pour les bonnes raisons?

– Qu’est-ce que cette personne a à m’apporter de positif, d’enrichissant?

– Est-ce que je m’aime? Est-ce que je me respecte dans cette relation?

– M’aime-t-il et me respecte-t-il réellement ou reste-t-il avec moi pour les mauvaises raisons?

– Est-ce que mon bonheur est variable selon le baromètre de son amour pour moi?

– Est-ce que j’ai l’impression que l’autre n’est là que pour combler un vide qui dans le fond, ne peut être comblé si je ne fais pas du travail pour guérir de mes blessures?

– J’ai peur de quoi si je viens à me retrouver seul?

– Je vais être libéré de quoi si je me retrouve seul?

Si après une introspection, vous avez réalisé des choses importantes qui méritent d’être approfondies et que vous ne savez pas par où commencer pour améliorer votre situation, l’aide d’un thérapeute pourrait être alors bénéfique pour vous sortir de cette pénible solitude.

Vivre de la solitude peut souvent nous faire ressentir des émotions très négatives et on aurait tort de se dire par exemple « Je vis de la solitude, je ne suis pas importante pour personne… ». Gare à ne pas s’identifier à la situation. On devrait plutôt se dire, je vis une expérience de solitude, cela ne me définit pas comme personne, qu’est-ce que je peux apprendre de cette situation sur moi?

Se sentir seul dans un couple ou parmi des amis est une belle occasion pour se poser des questions. Je vous laisse sur une citation de mon coach Martin Latulippe : « Une émotion est un message pour changer pour le mieux. »

Votre Web-amie Mélanie

P.S. Je ne suis pas thérapeute, je n’écris que selon mes expériences personnelles et mes apprentissages au fil des ans et de nombreuses rencontres avec ma thérapeute… 

P.S.S. Le texte est rédigé au masculin pour en faciliter l’écriture

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1 réflexion sur “Être seul, à deux…”

  1. Il me semble que dans un couplé, il y en a toujours un qui veu plus que l’autre, un qui veut et l’autre qui veut bien. Et là c’est quand on est sur le même axe, qu’on est sur le même désir, par exemple désir de proximité. Au hasard.
    Alors celui qui veut plus que l’autre, bonjour la frustration, ou l’intériorité.
    Où bonjour la vie de chien si on continue de vouloir traire une vache qui n’a plus de lait pour le quart d’heure
    L’intériorité, c’est probablement à ça que pensait le Bouddha quand il disait « marie-toi. Si ton mari est bon tu seras heureuse, c’est bien ; si ton mari n’est pas bon tu deviendras une sainte : c’est mieux.
    Je vous fais une bise
    Jdo ?

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